Depuis longtemps, l’élevage joue un rôle important en Afrique et constitue une source de revenu pour beaucoup de monde dans les milieux ruraux. Cependant, il existe des pratiques diverses et notamment des pratiques solidaires qui permettent aussi à des personnes sans moyens de faire l’élevage.
- "Ticherka" au Maroc
- "Habbanaé" chez les Peuls
- Confiage animal au Bénin
- On me donne, je donne en retour
Le « Ticherka » au Maroc
Un exemple d’une telle pratique traditionnelle ancestrale peut se trouver au Maroc (essentiellement dans les zones montagneuses de l’Atlas): le « Ticherka ». Cette pratique de financement solidaire est destinée à aider les membres en difficulté d’une communauté. En facilitant l’accès à la propriété d’animaux d’élevage, elle permet à un éleveur sans troupeau d’améliorer sa situation économique et d’évoluer vers l’autonomie financière. Ainsi, Ticherka est un exemple de vecteur de développement social dans le monde rural.
Le « Habbanaé » des Peuls
Un modèle similaire se trouve en Afrique sahélienne où les éleveurs de zébus Peuls du Nord-Niger pratiquent « Habbanaé » qui peut être traduit par « prêt de l’amitié ».
Lorsqu’un éleveur perd son troupeau, les autres éleveurs du clan lui offrent chacun une génisse pleine (enceinte). Trois ans plus tard, cet éleveur restituera à chacun d’eux une génisse pleine de la même lignée.
Le premier veau issu de cette génisse revient à celui à qui elle est confiée. Ainsi, le propriétaire et le bénéficiaire partagent, de façon alternative, tous les veaux que la génisse mettra bas.
La force de cet échange réside dans le fait qu’il repose sur la parole donnée, sans aucune garantie, mais résultant dans le bénéfice des deux parties.
On me donne et je donne en retour
Ce modèle repose sur le principe du donnant, donnant. Il est utilisé par plusieurs organisations paysannes ou leurs partenaires. Ce principe permet de créer une chaîne de solidarité entre les bénéficiaires.
Elevage sans frontières est assez connu pour ce genre de modèle.
Confiage d'animaux au Bénin
Ce modèle est très répandu au Bénin. Il repose sur plusieurs le principe du partage de la reproduction des animaux confiés par une tierce personne à un éleveur.
On parle du principe que le placeur (le propriétaire) n’a pas le temps ni l’expertise de s’occuper de l’élevage. D’où le placement auprès d’un éleveur sur la base de la confiance.
A la reproduction, l’éleveur et le placeur (propriétaire) partagent les nouveaux nés selon des critères prédéfinis.